Je suis Clément et cela fait maintenant 2 ans que je suis sur le projet Auum.
Ingénieur de formation, j’ai travaillé auparavant 6 ans chez Loréal. J’ai fait de la logistique, commerce et marketing puis je suis passé directeur de l’Innovation dans une petite PME.
Nous avions une stratégie d’open innovation et avons développé d’autres entreprises. J’ai quitté ce précédent emploi pour me consacrer à 100% sur le projet Auum qui a été un coup de cœur.
Auum, c’est 4 cofondateurs à travailler sur le sujet. 2 travaillent sur la technique, 1 sur le marketing et moi sur la partie commerciale et financière. 3 nouveaux collaborateurs nous ont rejoint pour travailler sur le support.
Dès le démarrage nous avons beaucoup travaillé sur le sens du nom Auum.
Le nom Auum vient d’une syllabe du sanskrit aum (Om̐) que l’on retrouve notamment dans la religion hindouiste (ses yogas) et le bouddhisme. Cette syllabe représente le son originel, primordial à partir duquel l’univers se serait structuré.
Nous avions envie de retrouver cette résonance entre la planète et la terre.
En partant de aum, l’acronyme arrêtons l’usage unique maintenant est né. Nous avons simplement changé l’orthographe, 4 lettres car nous étions 4 fondateurs. Le « A » signifie le début, le « U » la vie et le « M » la fin. Comme nous avions envie de prolonger la vie, nous avons ajouté un « U ».
Cet ajout, nous permettait aussi d’éviter la confusion pour les personnes pratiquant le yoga.
Tout ça a pris sens naturellement et nous avons créé notre base line « arrêtons l’usage unique maintenant », ce qui permet d’expliquer aux gens, d’une part ce que l’on faisait et d’autre part faire en sorte que les gens arrivent facilement à écrire le nom Auum assez facilement.
Toute notre équipe travaille dans un incubateur du XVe arrondissement de Paris, Impulse Partners.
Cela nous a permis de démarrer tranquillement notre activité.
Il était important que nous soyons à Paris, car nous sommes sur un business assez premium et la majorité des sièges sociaux de nos clients ou clients potentiels sont basés ici.
Nous avons envie d’étendre notre marché au reste de la France mais aussi à l’Europe assez rapidement et à l’international.
Aujourd’hui nous traitons beaucoup en direct avec nos clients, pour apprendre à les connaître et affiner notre business modèle.
Il y a aussi pas mal de partenaires potentiels comme les distributeurs de machines à café, distributeur d’eau qui sont à la recherche de solutions pour remplacer les gobelets jetables.
Il y a un peu moins d’un an, nous avons fait une vidéo sur LinkedIn qui a récolté 700 000 vues et généré des leads qui nous ont permis de nous demander comment utiliser cette traction pour financer notre phase de développement.
Donc très tôt, on a fait du marketing et du commerce pour valider une sorte de go to market et être surs que tous les développements et les investissements que nous allions faire avaient des clients en face.
Il y a un peu moins d’un an, nous avons fait une vidéo sur LinkedIn qui a récolté 700 000 vues et généré des leads qui nous ont permis de nous demander comment utiliser cette traction pour financer notre phase de développement.
C’est dans ce cadre-là que nous avons commencé les pré-commandes.
Nous sommes allés voir les clients en leur proposant de payer 6 mois de loyer d’avance, pour en échange leur réserver la machine que l’on produira au moment du lancement avec une garantie en plus, une phase de test chez eux, en amont.
Nos clients sont principalement des grands groupes français (EDF, Loréal, Saint Gobain, Accenture …). Ils prennent 2 ou 3 machines pour tester et ensuite potentiellement les dupliquer.
Aujourd’hui, nous avons 35 machines en précommande.
Nous avons fait le choix au démarrage, d’internaliser la phase de fabrication, sachant qu’il n’y a pas de complexité dans l’assemblage. Les machines sont montées chez nous dans nos locaux.
Une vingtaine de machines peuvent être assemblées par semaine. Notre objectif est d’en fabriquer 150 d’ici septembre. L’assemblage se fera toujours en France.
Les composants eux, proviennent de différents fournisseurs en Europe.
Avoir un bilan qui soit le plus faible possible sur la machine nous tient vraiment à cœur mais la priorité reste pour le moment de sortir la machine avec des fournisseurs de qualité. Nous avons d’ailleurs un très bon réseau de fournisseurs européens à date.
Dans tous les cas, notre stratégie est de produire au plus près du marché sur lequel nous proposons notre machine.
La machine est composée de plusieurs briques technologiques.
Il y a d’abord la chaudière qui va permettre de générer de la vapeur qui va nettoyer le verre.
Le séchage du verre qui se fait par un apport d’air.
Nous allons ensuite gérer toute la partie effluent/évacuation.
Enfin le point le plus important, c’est le nettoyage. On vient poser le verre sur un dôme qui est complémentaire au verre.
Nous avons travaillé avec BODUM pour standardiser la forme de nos verres.
Pour proposer un produit qui soit le plus écologique et le plus pertinent possible, il fallait que nous maîtrisions absolument la forme.
Si nous avions choisi d’opter pour des gammes de formes différentes, nous aurions dû ajouter de la chimie et beaucoup d’énergie à apporter au système de nettoyage, sans la garantie que ce dernier soit optimal. On perdait tout l’intérêt de notre machine.
Nous avons donc choisi un seul type de verre avec des formes extrêmement arrondies, sans angles saillants pour avoir le nettoyage le plus efficient et parfait possible.
Le nettoyage se fait en quelques secondes, avec seulement 2cl d’eau, sans chimie, avec de la vapeur qui à plus de 130° vient nettoyer les infections et dégraisser.
Ensuite le flux d’air va venir sécher le verre. Lorsqu’on récupère le verre, celui-ci est sec, propre et désinfecté.
Nous voulions une machine qui soit extrêmement simple et accessible à tous. L’intérêt de cette technologie, est qu’avec un réservoir de 2l, elle permet une centaine de nettoyage en toute autonomie.
Il n’y a pas besoin de la connecter à un système d’arrivée et d’évacuation d’eau. On remplit le réservoir comme sur toutes les machines à café et on vide le bac tous les 100 nettoyages.
La seule chose dont la machine a besoin, c’est d’être branchée sur une prise 220v.
Les entreprises qui le souhaitent, ont cependant la possibilité de raccorder la machine à une arrivée et évacuation d’eau pour ne plus à avoir à remplir et vider les bacs.
Dans ce cas, soit l’entreprise a le personnel qu’il faut pour l’installation, nous leur fournissons alors les raccordements ; soit nous leur fournissons une prestation d’installation.
Sur une demi-journée nous sommes capables d’en installer trois.
Il faut savoir qu’avec la machine, nous offrons 24 verres. Nous préconisons 48 verres minimum par machine. Donc une machine pour environ 50 à 70 utilisateurs.
Nous recommandons également que nos machines soient placées au plus près des zones où les collaborateurs prennent leurs cafés. Tout dépend de la disposition et de la taille de l’entreprise.
Dans notre business plan nous avons prévu une durée de vie de 5 ans avec des utilisations assez importantes.
Le modèle de la location est un des éléments avec notre process de maintenance pour faire perdurer la machine au-delà de ces 5 ans.
Nous avons monté un programme qui s’appelle Auum Infinity dont l’objectif est de recycler 100% de la machine, de la reconditionner pour la remettre en service chez nos clients.
C’est une machine robuste avec des éléments en inox.
Aucun moule en plastique ou autre n’est utilisé.
Il y a peu d’éléments plastiques. Il y en a un peu dans les raccordements ou tuyaux à l’intérieur.
Tout l’aspect extérieur est 0 plastique et les éléments intérieurs sont extrêmement robustes.
L’idée est d’avoir le moins de maintenance possible et une machine qui dure dans le temps.
Nous avons tout intérêt à avoir des machines facilement réparables idem sur la partie recyclage qui est extrêmement important pour nous.
C’est un moyen de rentabiliser notre business.
Nous avons des cartouches déminéralisantes qu’il faudra changer environ une fois par trimestre. Ces cartouches permettent d’éviter que la machine s’entartre. Ces cartouches sont sous forme de bombonnes que l’on recycle.
Le remplacement des cartouches se fait par nos soins et est compris dans le service de la location.
Aujourd’hui nous proposons un seul format de verre.
Ce format se veut universel, avec le choix de la transparence du verre qui permet de boire du chaud et du froid.
Une double paroi pour éviter d’avoir une anse et de la complexité au nettoyage (le verre tourne dans la machine) mais aussi pour éviter de se brûler.
Sur la capacité, on est sur du 25cl. A terme, nous souhaitons développer deux types de contenants en plus, du 50 et 75cl.
A l’origine, nous voulions faire nos verres nous-même en travaillant avec un verrier. On a acheté des verres BODUM dans le commerce pour faire nos tests.
Comme ça fonctionnait très bien, nous avons contacté la marque.
On a redesigné la forme des verres pour lever les contraintes dimensionnelles et qu’ils s’adaptent aux moules intérieurs et extérieurs qui les encapsulent complètement.
On leur a donc demandé d’avoir un vrai process qualité pour pouvoir apposer notre marque sur tous les verres.
Les verres sont personnalisables.
Nous travaillons avec un partenaire qui réalise la personnalisation des verres BODUM. On peut aller de 1 à 5 couleurs.
L’offre d’entrée est à 6 euros le verre.
Concernant la fabrication des verres, ils sont fabriqués en Chine, seul marché aujourd’hui à proposer le verre à double paroi. En Europe, ces types de verres sont en plastique avec du coup une qualité moindre.
L’industrialisation des machines, pour être capable d’ici fin septembre, d’arriver chez nos clients.
Ensuite travailler sur l’amélioration et l’optimisation de la machine. Je suis persuadé qu’elle évoluera d’ici les prochaines années.
Enfin, développer notre marché. Nous commençons à avoir des demandes dans la cosmétique, notamment concernant la consommation de flacons de parfum. Nous pensons aussi au nettoyage des bouteilles mises en consigne où il y a pas mal de choses à faire.
Aujourd’hui, je m’intéresse beaucoup au sujet de la décroissance et plus particulièrement la low-tech dont on ne parle pas beaucoup.
Comment faire de la technologie sans polluer ?
Je réfléchis sur la manière de faire du hardware en faisant attention à nos ressources tout en améliorant drastiquement l’efficacité de la machine.
Une machine durable, design, simple d’utilisation, rapide, et efficiente pour un nettoyage et une désinfection totale des verres.
L’innovation en matière de nettoyage pour un minimum d’effort et un impact environnemental minimal.